COMMUNIQUE
COMMUN SNUDI FO – SNE CSEN
Le SNUDI FO et le SNE CSEN se
sont rencontrés à Paris le 4 octobre 2000.
A l’issue d’un large tour
d’horizon de la situation, des problèmes rencontrés par
les enseignants du 1er degré et des moyens à mettre en
œuvre pour faire aboutir les légitimes revendications des
personnels, les deux organisations ont abouti à un certain
nombre de points d’accord.
- Le SNUDI FO et le SNE
CSEN entendent rappeler que les syndicats n’ont pas
vocation à élaborer les orientations
ministérielles.
Ils doivent, au contraire, agir en toutes circonstances, pour
défendre les intérêts
matériels et moraux, individuels et collectifs des
salariés qu’ils
représentent.
- Constatant que la ligne
de conduite des ’’syndicats officiels’’ (SNUipp FSU, SE FEN, SGEN
CFDT) consiste à accompagner, voire à anticiper les
orientations ministérielles, le SNUDI FO et le SNE CSEN
estiment qu’il n’y a pas de tâche plus urgente que de
renforcer le pôle syndical indépendant parmi les
enseignants du 1er degré et plus généralement parmi les
personnels de l’Education nationale.
- Dans l’immédiat,
ils décident, partout où c’est possible,
d’agir
ensemble sur les
questions suivantes : direction d’école, obligations
de services des enseignants, lutte contre le pédagogisme et
la transformation de l’école en " lieu de vie "
support des nouvelles violences, indépendance et protection
des fonctionnaires vis à vis des groupes de
pression.
- Concernant la
direction d’école, le SNUDI FO et le SNE CSEN constatent,
qu’à ce jour, le ministère n’a toujours pas
répondu aux revendications des personnels : décharges pour tous
les directeurs, maintien d’un directeur par école,
augmentation pour tous des rémunérations en
reconnaissance des fonctions et des responsabilités,
équivalence de rémunérations pour les faisant
fonction, redéfinition des tâches avec, dans le cadre
de la législation actuelle, suppression de l’obligation de
signer les autorisations de sorties, et enfin, pour les fautes non
intentionnelles, non engagement de la responsabilité
pénale des directeurs ou des adjoints.
Dans ces conditions, le
SNUDI FO et le SNE CSEN soutiennent les directeurs d’école
qui, dans leur très grande majorité, sont
engagés dans la grève administrative. Les deux
organisations invitent toutes leurs instances à tout mettre
en œuvre pour amplifier le mouvement afin d’amener le
ministère à ouvrir enfin de véritables
négociations.
- Concernant les
obligations de service, le SNUDI FO et le SNE CSEN rappellent que
celles-ci sont définies par des textes
réglementaires : Dans le cadre de leur service
hebdomadaire, des enseignants du 1er degré consacrent d’une part, 26
heures à l’enseignement, d’autre part, une heure
hebdomadaire en moyenne annuelle, soit 36 heures par an, hors du
temps de présence devant les élèves, qui se
répartissent de la manière suivante : 18 heures
de travaux au sein des équipes pédagogiques, 12
heures de conférences pédagogiques et 6 heures pour
la tenue des conseils d’école. Hormis les
conférences pédagogiques, le calendrier de la
27ème heure est du ressort du Conseil des
Maîtres, pas de l’IEN ou de l’IA. Pour le SNUDI FO et le SNE
CSEN, la participation à toute réunion en
dehors de ce cadre réglementaire relève du
volontariat. Les deux
organisations appellent donc leurs instances à agir en
commun pour faire respecter cette réglementation à
tous les niveaux.
- Concernant
l’indépendance des fonctionnaires vis
à vis des groupes de pression, le SNUDI FO et le SNE CSEN rappellent que
le principe d’indépendance vis à vis des
administrés ou des usagers est une des conditions
essentielles pour que soient garanties la neutralité et la
laïcité du service public. Aussi, le SNUDI FO et le
SNE CSEN s’inquiètent des orientations de certaines
fédérations de parents d’élèves qui,
au nom de ’’la transformation de l’école’’, entendent
remettre en cause l’indépendance professionnelle et la
liberté pédagogique des enseignants et, par
là même la laïcité de l’école
publique. C’est pourquoi, les deux organisations dénoncent
le maintien des réformes rejetées par les
enseignants en février mars 2000, ces réformes
confortant la volonté de main mise des groupes de pression
sur les établissements scolaires.
- Concernant la
protection des enseignants, le SNUDI FO et le SNE CSEN
s’inquiètent de la pénalisation croissante de la
société qui aboutit à considérer les
fonctionnaires, et en particulier les enseignants comme des
’’boucs émissaires’’. Au moment où les conditions de
travail se dégradent dangereusement, mettant parfois en
cause l’intégrité physique et morale des
collègues, le SNUDI FO et le SNE CSEN exigent le respect de
l’article 11 du statut général de la Fonction
publique qui stipule que " la collectivité est tenue de
protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences,
voies de fait, injures, diffamations et outrages dont ils
pourraient être victimes à l’occasion de leurs
fonction… ".
Les deux organisations exigent des dispositions
législatives permettant de protéger les
fonctionnaires en matière de responsabilité civile
et pénale dans l’exercice de leurs fonctions.
- Enfin, le SNUDI FO et le
SNE CSEN décident de se rencontrer
régulièrement pour faire le point de la situation,
envisager les actions communes et poursuivre le débat sur les moyens
à mettre en œuvre pour renforcer le pôle syndical
indépendant dans l’enseignement du 1er degré.